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LA MASTURBOMANIE

les charmes trompeurs. C’est par les abîmes où les Sirènes précipitent les malheureux voyageurs qu’elles ont attirés, qu’on a voulu représenter les dangers que l’on court en s’abandonnant à son goût pour les femmes. Que devient en effet l’homme qui leur porte son encens et son adoration ? Il devient faible, tremblant, pusillanime ; il se courbe honteusement sous un joug indigne de lui ; il devient l’esclave soumis des caprices de sa maîtresse, l’instrument de ses plaisirs et la dupe de ses infidélités : il n’a plus d’âme, plus de volonté ; il n’est plus homme ; enfin, il est comme s’il n’existait pas ; et quand il revient de cet état d’anéantissement, il ne lui reste pour souvenir que des regrets.

Jusqu’ici, ce n’est que pour les hommes que j’ai vanté les avantages de la masturbation. Mais les femmes !… C’est dans cet âge tendre où leurs sens viennent de se développer, où leurs imaginations romantiques peuplent le monde, pour elles, d’êtres accomplis et charmants ; dans cet âge heureux des illusions où l’amour commence à leur faire sentir son empire ; c’est alors que, guidées par l’instinct de la nature et par la tendre ardeur de leurs dé-