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TROIS PETITS POÈMES


Dans les soucis, dans les alarmes,
Dans les cachots, dans les déserts,
Le vit en main tarit nos larmes
Et fait oublier nos revers.
De soi-même un branleur est maître,
Indépendant, toujours heureux,
Il rit des fouteurs qui, pour l’être,
Ont toujours besoin d’être deux.

De Saint-Preux dans sa solitude,
Rousseau composa le roman ;
Mais, par une douce habitude,
Il l’écrivait en se branlant.
C’est en rêvant à sa Julie,
Par son vit en rut dans ses mains,
Que son foutre avec son génie,
Passait dans ses écrits divins.

Philosophe heureux par lui-même,
C’est là qu’il se foutait des rangs,
Du vain orgueil du diadème,
Du vil esclave et des tyrans,
Là, par la masturbomanie,
Conquérant l’immortalité,
Des plus beaux fruits de son génie
Il dota la postérité.

Seul dans son tranquille ermitage,
Il oubliait en déchargeant,
Et la calomnie et l’outrage
Des ennemis de son talent.