Page:Trolliet - La Route fraternelle, 1900.djvu/180

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Verse aussi devant lui ta prière, ô Cérinthe,
Car il voudra ce que tu veux ;
Implore sans retard et demande sans crainte,
Lui demande à remplir tes vœux.

Ton cœur rêve d’abord — du moins je le suppose, —
L’épouse au vœu loyal et sûr ;
Et déjà, je le crois, les dieux savent la chose,
Et bientôt le fruit sera mûr.

Et que te font à toi les domaines immenses
Qu’envahit l’immense labour
Sous les rustiques mains porteuses de semences ?
— Ta seule richesse est l’Amour.

Et que te fait aussi que la mer Rouge étale
Sous la clarté du firmament
Pour le noir Indien la perle orientale ?
— L’Amour est ton seul diamant.

Ah ! puisse donc l’Amour, visitant ta demeure,
Vous apporter avec l’hymen
La douce chaîne d’or qui sans cesse demeure,
Nouant ta main avec sa main ;

Qui demeure toujours, même aux heures arides
Où, tardive pour tous les deux,
La vieillesse mettra sur votre front les rides
Et la neige sur vos cheveux.