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II

la nostalgie du ciel



La Dame que j’aimais, là-haut s’en est allée…
Et si doux fut son cœur, si chaste sa raison
Qu’elle est montée, ô Dieu ! tout droit dans ta maison,
Et des cieux, je l’espère, habite la vallée.

Et toi, mon âme, et toi, suis ta sœur envolée
Dont le départ te rend les clefs de ta prison,
Et rejoins-la, fuyant le terrestre horizon,
Par le plus court chemin, et par Elle appelée…

Te voilà, désormais, du bagage charnel
Libérée, et du coup un peu plus près du ciel ;
La saison est venue où tu dois être sage.

Tu vois enfin que tout a pour terme la mort,
Qu’il faut aller très pure au périlleux passage,
Et sur ta nef pieuse entrer légère au port.