Page:Trollope - La Pupille.djvu/104

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— Désirez-vous savoir ce qui arrivera ? interrompit Algernon.

— Oui, je le désire beaucoup, répondit la brave dame.

— Alors, sachez que miss Sophie, la pauvre miss Thorpe, résidera où elle voudra, sans s’occuper de la volonté de ses tuteurs.

— Folie ! Algernon, répondit sir Charles ; vous savez très-bien qu’une fille mineure ne peut agir que suivant la volonté de ses tuteurs.

— Il y a un proverbe, reprit gravement Algernon, qui règle la vie de la pauvre héritière, et qu’elle devrait bien faire graver sur sa porte : « Là où il y a une volonté, il y a un chemin. »

Les deux tuteurs sourirent en murmurant : « Nous sommes là, nous ; » et la conversation reprit sur le même sujet jusqu’au moment où l’on se sépara pour aller se coucher. En passant auprès d’elle, sir Charles demanda à Florence si elle désirait retourner à Combes avec sa cousine.

« J’y étais si heureuse, répondit la jeune fille, que, pour y retourner, je passerais sur le désagrément de vivre chez miss Martin Thorpe !




CHAPITRE XIII.


Quand l’héritière parut le lendemain au déjeuner elle reçut avec indifférence les bonjours et les compliments de toute sa famille ; mais lorsque sir Charles, en s’approchant d’elle à son tour, lui dit : « Bonjour, miss Martin Thorpe ! » un sourire de triomphe éclaira