Page:Trollope - La Pupille.djvu/15

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dîner en famille peut être servi avec luxe ; mais quinze repas, c’est différent.

— Cela ne fait rien, bonne Barnes. Je ne veux pas étonner mes parents ; mais chacun d’eux venant avec l’espoir d’être mon héritier, et tous, un excepté, devant être déçus, le moins que je puisse faire est de les traiter convenablement pendant tout le temps que je compte passer à les examiner. »

L’inspection de la maison étant terminée, les deux gentlemen rentrèrent dans le salon, et sir Charles, après avoir jeté un regard d’envie sur le soleil qui dorait la campagne, demanda à son vieil ami s’il avait encore besoin de lui quant à présent.

« Certainement, répondit M. Thorpe, j’ai toujours besoin de vous ! Cependant, ajouta-t-il en suivant le regard du jeune homme, je vois que vous désirez jouir du soleil et faire un tour en chassant. Allez, enfant, mais seulement revenez dîner avec moi. Rappelez-vous que vous devez me procurer une voiture, des chevaux, un cocher, un groom, un sommelier et un valet de pied ; puis vous avez encore les lettres d’invitation à écrire : ceci ne peut réellement pas être fait par la vieille Barnes.

— Tout cela ? reprit sir Charles en riant. Bon Dieu ! où voulez-vous que j’aille chercher tout ce monde ? j’emploie moi-même si peu de domestiques que je ne sais vraiment pas où en trouver.

— Cela vous regarde, mon cher garçon ; vous pouvez leur offrir un an de gages pour un mois de travail s’il le faut ; mais j’en ai besoin, et où les aller chercher, si vous m’abandonnez ?

— Je ferai de mon mieux. Pour le cocher, je puis vous en procurer un ; Bridges, notre ancien écuyer, sera ravi de l’occasion ; son fils Dick pourra servir de groom ; je vous prêterai mon domestique français, et je