Page:Trollope - La Pupille.djvu/163

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— Si madame y consent, je me chargerai de leurs repas, que je leur ferai prendre dans ma chambre, afin de pouvoir mieux les surveiller, » murmura mistress Barnes à l’oreille de sa maîtresse, qui en ce moment congédiait sa famille et rentrait chez elle.

Une inclination de tête fut la réponse affirmative de miss Martin Thorpe, qui referma sur elle la porte de son appartement.

« Où est notre chambre, mistress Barnes ? demanda le major en s’arrêtant au premier étage. Je présume que c’est celle que nous avons eue à Noël ?

— Non, monsieur ; miss Martin Thorpe a fait préparer votre appartement à l’étage supérieur. »

Décidé à ne se fâcher de rien, le major ne répondit pas et suivit la femme de charge, sans même murmurer une plainte à l’oreille de sa chère Poppsy, jusqu’à la chambre aérée, propre et confortable, que mistress Barnes avait fait arranger à leur intention.

« Maintenant, quand j’aurai conduit miss Heathcote à sa chambre, dit mistress Barnes en introduisant le major et sa femme dans les leurs, j’enverrai une bonne laver les enfants avant leur dîner, et je mettrai ma nièce Nancy à la disposition de mistress Heathcote. »

Florence fut très-reconnaissante à sa petite cousine de l’avoir remise dans la jolie petite chambre qu’elle avait précédemment habitée ; et ses esprits se reportant vers cette époque, elle se prit à penser à son charmant fiancé, et devint aussi belle sous sa petite robe de laine noire, que Sophie était laide et guindée dans sa robe de soie à volants.

Aussitôt qu’elle fut prête, elle descendit et voulut se rendre au salon, mais il était fermé ; le valet lui ouvrit la porte du salon de l’Est, où son père et sa mère étaient déjà réunis, et ce ne fut que lorsqu’on annonça le dîner que miss Martin Thorpe daigna descendre à son tour.