Page:Trollope - La Pupille.djvu/219

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

M. Jenkins. Sa physionomie prit aussitôt un air gracieux, et elle se prépara à sourire agréablement. Mais soit que M. Jenkins fût très-occupé, soit qu’il ne la vît pas, soit enfin qu’il ne voulût pas s’arrêter à causer, il ne vint pas jusqu’à elle, et tourna rapidement par une allée transversale.

Quand elle n’eut plus l’espoir d’être vue de lui, Sophie rentra chez elle en pensant :

« Où allait-il si vite ? Il est fâcheux qu’il galopât ainsi ! J’aurais eu beaucoup de plaisir à l’inviter à goûter avec moi. »




CHAPITRE XXIX


Quoique Sophie n’eût pas donné la clef de ses bois aux Brandenberry, elle la leur prêtait quelquefois ; aussi Richard put-il s’en servir le fameux jour où il vint chez l’héritière chercher une réponse définitive, pendant que sa sœur l’attendait impatiemment à mi-route.

Je ne saurais dire qui était le plus troublé, du frère ou de la sœur, quand ils se séparèrent dans le parc ; quoique ce pût bien être Marguerite, nous allons la laisser se livrer à ses conjectures en arpentant les allées sablées de Thorpe-Combe, et nous suivrons Richard chez sa belle maîtresse. Il monta rapidement jusque chez elle, et sentit son courage l’abandonner quand il la vit assise dans son fauteuil avec une figure des plus désagréables. L’héritière avait réellement bien des raisons d’être de mauvaise humeur : d’abord Arthur Giles s’était moqué d’elle et de ses ordres ; M. Jenkins avait passé tout près