Page:Trollope - La Pupille.djvu/236

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ou dix jours, à partir du 25 de ce mois, afin de pouvoir vous voir et être présenté à ces dames. Il habite en ce moment avec le comte de Broughton, à Broughton-Castle ; mais il me charge de vous dire que, si vous acceptez mon invitation, il viendra se joindre à ma société pour vous voir plus fréquemment. Vous savez, je pense, que M. et mistress Heathcote sont chez moi avec une partie de leurs enfants ; mon cousin Algernon et sir Charles Temple, mon second tuteur, sont de retour d’Italie depuis hier, et je vais écrire aux Spencer afin que la famille soit au grand complet. J’espère que mon invitation sera acceptée, et je reste, cher oncle Wilkins, votre nièce dévouée,

« Sophie Martin Thorpe. »

M. Jenkins partit en emportant les lettres et en priant Sophie de lui communiquer les réponses aussitôt qu’elle les recevrait. Quand elle se retrouva seule, l’héritière se demanda comment elle avait pu être assez faible pour consentir à la dépense excessive que le séjour de tout ce monde chez elle, pendant huit jours, allait rendre nécessaire.

Cependant elle sentait bien que les Wilkins et les Spencer ne lui feraient jamais tant de tort auprès de son riche ami que ces maudits Heathcote, qu’elle était obligée de tolérer auprès d’elle.

Enfin elle se décida, si M. Jenkins était assez ingrat pour lui préférer une de ses cousines, à faire une note, peu exacte, des dépenses considérables qu’allait lui causer la réception de sa famille, et à la faire payer à l’étranger qui lui avait imposé cette réunion dispendieuse.

Pendant ce temps, les craintes de sir Charles par rapport à sa très-petite fortune, qu’il croyait insuffisante pour faire le bonheur de sa bien-aimée Florence, étaient complètement dissipées par le sourire radieux