Page:Trollope - La Pupille.djvu/47

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— Merci, ma chère, faites si vous voulez ; aimez-vous le thé et savez-vous le préparer ? moi je l’aime beaucoup, mais il faut qu’il soit très-bien fait.

— Ma tante le fait toujours ; mais, si vous voulez que j’essaye, j’espère pouvoir vous le rendre supportable.

— Hélas ! mon enfant, c’est mistress Barnes qui me le sert tous les jours, et, quand elle me l’apporte, il n’est jamais à mon goût. Que voulez-vous ? il faut bien supporter ce que l’on ne peut empêcher. »

M. Thorpe se dirigea alors vers mistress Heathcote, et Sophie sortit de la chambre sans être vue de personne, excepté d’Algernon, qui parlant peu examinait tout le monde.

Miss Martin avait à un très-haut degré la mémoire des lieux : aussi lui suffit-il de prendre un bougeoir qui était tout allumé et posé sur une tablette de marbre, pour monter l’escalier et arriver sans peine à la chambre où elle s’était habillée. Aussitôt qu’elle fut entrée, elle sonna doucement.

Quelques moments après, Nancy parut et demanda ce que mademoiselle désirait.

« J’aurais voulu parler à mistress Barnes, répondit Sophie.

— Alors je vais appeler ma tante, répondit Nancy.

— Ah ! vous êtes sa nièce ! Eh bien, fermez la porte et venez un instant, je peux vous dire ce que je désire. Dites-moi votre nom, car vous êtes bien gentille, et je serais bien aise si vous veniez toutes les fois que je sonnerai.

— Je m’appelle Nancy, mademoiselle, répondit respectueusement la servante.

— Ah ! Nancy, que vous devez aimer mon oncle ! il paraît si bon ! Moi je l’aime déjà ; car, voyez-vous, je suis orpheline, je n’ai même pas une bonne tante ni des cousins affectueux autour de moi : aussi la bonté de