Page:Trollope - Le Cousin Henry.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Elle ne me fait pas peur à moi non plus, » continua-t-il avec douceur, « pas le moins du monde. Pensez-y, et vous sentirez que j’ai raison ; alors, la première fois que je reviendrai, peut-être ne me refuserez-vous pas un baiser. » Et il partit.

Oh ! combien elle l’aimait ! Combien il lui serait doux de sacrifier sa fierté, son indépendance à un homme comme lui ! Combien il méritait un absolu respect, une confiance sans bornes, un entier dévouement ! Combien il était au-dessus de tous les hommes qu’elle avait jamais rencontrés sur le chemin de la vie ! Et pourtant elle était déterminée encore à ne pas l’épouser.



CHAPITRE XIII

la gazette de carmarthen


On parla beaucoup à Carmarthen du testament de M. Indefer. Les scènes qui s’étaient passées dans la maison, la production du testament, les recherches faites ensuite, la lecture de l’acte, avaient donné lieu à des commentaires. Plusieurs personnes y avaient assisté ; quelques-unes avaient été frappées par certaines circonstances mystérieuses. On croyait fermement que le vieillard avait fait un testament postérieur à celui qui avait dû être déclaré valable, et l’idée suggérée par M. Apjohn que le vieillard, à ses derniers moments, avait lui-même détruit ce document, n’était généralement pas acceptée. S’il l’avait fait, on en aurait su quelque chose. Les cen-