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Page:Trollope - Le Cousin Henry.djvu/211

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« Autant que je puis le voir, dit M. Brodrick, tout est en règle.

— Voyons. » M. Apjohn, étendant la main, reçut le papier, et, s’asseyant sur le fauteuil du cousin Henry, à la table où était encore le déjeuner, il le lut attentivement du commencement à la fin. Le vieillard avait copié avec une exactitude merveilleuse le testament précédent, dans les mêmes termes, avec les mêmes signes de ponctuation, et, quelquefois, avec le même défaut de signes de ponctuation. « C’est mon œuvre, jusqu’à la moindre virgule, » dit M. Apjohn avec satisfaction. « Mais pourquoi n’a-t-il pas brûlé le testament intermédiaire qu’il avait fait en faveur de ce coquin, — il désignait le coquin par un mouvement de tête, — et prévenu ainsi toutes ces difficultés ?

— Il y a des gens qui pensent qu’un testament, une fois fait, ne doit pas être détruit, dit M. Brodrick.

— Voilà pourquoi, sans doute. C’était un bon vieillard, mais entêté comme une mule. Eh bien, qu’allons-nous faire maintenant ?

— Mon neveu devra s’entendre avec son homme d’affaires pour savoir s’il veut, ou non, contester ce testament.

— Je ne veux rien contester, dit en pleurnichant le cousin Henry.

— Naturellement, nous lui laisserons le temps d’y penser, dit M. Apjohn. Le temps ne lui manquera pas, puisqu’il est en possession. Il aura aussi à répondre à quelques questions de M. Cheekey, qui l’embarrasseront un peu.

— Oh non ! cria la victime.

— Je crains bien que ce ne doive être ! Oh si. M. Jones ! Comment vous retirerez-vous du procès ? Vous êtes tenu de poursuivre M. Evans, de la Gazette de Carmarthen, pour diffamation. Natu-