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« C’est cela, tout comme si c’était un marché ! Si vous voulez vous accommoder de moi comme mari, eh bien, vous partagerez avec moi la propriété. C’est bien ainsi, n’est-ce pas ? Et alors vous venez me dire que vous avez accompli votre devoir en faisant la proposition ! »

L’héritier en expectative fut alors convaincu qu’il aurait été plus sage à lui de suivre l’avis d’Isabel, bien qu’il ne pût encore admettre qu’il fût désintéressé. Comment Isabel lui aurait-elle donné un conseil en opposition à ses propres intérêts ! Isabel ne devait-elle pas avoir, par rapport à la propriété, les mêmes sentiments que lui ?



CHAPITRE IV

mort de l’oncle indefer


Isabel partit toute triste pour Hereford : elle savait qu’elle laissait son oncle soucieux et contrarié.

« Je sais que je m’affaiblis tous les jours, » lui dit-il. Et pourtant, il n’y avait pas longtemps qu’il avait parlé de vivre encore deux ans.

« Dois-je rester ? demanda Isabel.

— Non ; ce ne serait pas bien. Vous devez aller voir votre père. J’espère bien vivre jusqu’à votre retour.

— Oh ! oncle Indefer !

— Et d’ailleurs, qu’est-ce que cela fait que je meure ? Ce n’est pas cela qui me tourmente. » Elle l’embrassa et partit. Elle comprenait que toute ques-