Mais ce n’était plus un enfant qui le lendemain se fit conduire de bonne heure à la station de Paddington et prit un billet pour Taunton. Will avait réfléchi qu’il n’avait aucun motif d’en vouloir à sa cousine. Les travaux entrepris à Belton demandaient à être surveillés. Manquer à la promesse faite à M. Amadroz serait une lâcheté, et Will, tout en enfermant ses chemises dans son porte-manteau, se prépara à revoir Clara, à lui souhaiter tout le bonheur possible dans sa nouvelle position et à féliciter sincèrement M. Amadroz de la tranquillité d’esprit que devait lui apporter le mariage de sa fille. Car, maintenant qu’il était plus calme, Will se rendait bien compte que le capitaine Aylmer n’était pas homme à ruiner sa femme et ses enfants, où lui-même. — Quant au capitaine, il espérait ne pas le rencontrer. Pensant à tout cela, il arriva au terme de son voyage.
Clara répondit à la lettre de son fiancé sans prendre conseil de personne. À qui eût-elle pu en demander ? Elle était sûre que son père, qui s’était montré si inquiet de l’avenir après la mort de mistress Winterfield, l’engagerait à accepter le capitaine, et elle savait que mistress Askerton en ferait autant. Quant au legs de sa tante, elle n’en avait pas parlé à son père, étant résolue à le refuser ; mais si elle pouvait donner une réponse favorable au capitaine Aylmer, la question d’affaires se trouverait réglée par cela même.