Page:Trollope - Le Domaine de Belton.djvu/112

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Je ne vous gênerai plus longtemps, dit-il. Vous aurez bientôt la propriété sans payer la ferme.

— J’espère que ce jour n’arrivera pas de longtemps, répondit Belton.

— Pourquoi désirerais-je vivre quand j’aurai vu ma fille établie ? »

Sur ce sujet il était impossible à Will de rien dire, et quand il se trouva seul avec sa cousine à dîner, aucun des deux ne sut comment entamer la conversation. On parla de la ferme, de Bessey qui était si bien apprivoisée qu’elle entrait partout, et que tout le monde gâtait ; mais aucun sujet ne réussissait. Après un silence :

« Comment avez-vous laissé votre sœur ? demanda Clara.

— Comme à l’ordinaire. Elle a mieux supporté les premiers froids que l’an passé.

— Je voudrais bien la connaître.

— Je ne vois pas comment ce serait possible. Il n’est pas probable que vous veniez à Plainstow maintenant, et elle ne le quitte jamais que pour aller chez mon oncle.

— Vous semblez en colère contre moi, Will ?

— Je suis en colère, mais non contre vous.

— Ni contre aucun des miens, j’espère ?

— M. Green m’a appris que vous alliez vous marier, dit-il tout à coup ; est-ce vrai ? » et comme elle ne répondait pas, « est-ce vrai ? répéta-t-il.