Page:Trollope - Le Domaine de Belton.djvu/139

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à tour de bras pour avoir sa valise, prit dans son secrétaire son carnet de chèques, et vingt minutes après il reparut devant sa sœur en costume de voyage, sa couverture sur le bras.

« Est-ce que vous partez aujourd’hui ? dit-elle.

— Je vais gagner le train de onze heures quarante. À quoi sert d’y aller si je n’y vais tout de suite ? Elle n’a peut-être personne auprès d’elle.

— Il y a le pasteur et le colonel Askerton, même quand le capitaine Aylmer n’y serait pas.

— Le pasteur et le colonel Askerton ne lui sont rien ; et si cet homme y est, je puis revenir.

— Vous ne vous querellerez pas avec lui, Will ?

— Quel motif aurais-je ? Je ne suis pas assez fou pour chercher querelle à un homme parce que je le hais. S’il est là, je la verrai une ou deux minutes et je reviendrai.

— Je sais qu’il est inutile de chercher à vous dissuader.

— Parfaitement inutile. Adieu, Mary, je ne serai pas longtemps absent. » Il embrassa sa sœur et, quelques minutes après, il sortait de la cour de Plainstow. Son cheval, sympathisant avec l’impatience de son maître, arpentait la route à son allure la plus rapide.

En arrivant à Londres, Will se fit conduire chez M. Green.

« Je comptais bien vous voir, lui dit le notaire, mais je ne vous attendais pas si tôt.