Page:Trollope - Le Domaine de Belton.djvu/150

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Sa voix, altérée, n’avait plus sa fermeté habituelle.

« Je croyais que c’était votre avis, dit-elle.

— Oui ; c’est-à-dire… je ne sais pas trop. Vous ne pouvez pas partir avant huit jours, je suppose ?

— Non.

— Et que ferez-vous d’ici là ?

— Ce que je ferai ?

— Oui. Où comptez-vous habiter ?

— Je pensais, Will, que peut-être vous me laisseriez demeurer ici.

— Vous laisser demeurer ici ! Oh ciel !… Écoutez, Clara : devant Dieu, je désire faire pour vous ce qui vous sera le meilleur, sans aucune pensée personnelle… si je peux.

— Je n’en ai jamais douté. Je n’en douterai jamais, Will. Après Dieu, je mets ma confiance en vous. »

Il se promenait de long en large dans la chambre, et elle, assise près de la table, le regardait.

« Je voudrais savoir ce qui vous chagrine, » dit-elle.

Il ne répondit pas, mais continua sa promenade. Alors elle vint à lui, et, lui posant les deux mains sur le bras :

« Il vaut mieux que je m’en aille, Will, n’est-ce pas ? » dit-elle.

Il la regarda, immobile, pendant une seconde, et tout à coup, la prenant dans ses bras, il la serra