— Vous m’avez offensée, que puis-je faire ? Je n’ai pas d’autre ami au monde.
— Je suis un misérable !
— Oh, Will ! je n’aurais jamais cru que vous pouviez être si cruel. »
Mais avant qu’il sortît, elle lui avait pardonné, et elle lui avait prêché un doux et grave sermon sur le danger de céder au premier mouvement.
Ses paroles parurent à Will les accents d’une voix divine, et quand, en rougissant, elle lui dit combien il serait coupable de ne pas réprimer sa passion, il pleura comme un enfant en l’écoutant. Elle avait été très-fâchée contre lui, mais je crois qu’elle l’aima mieux après le sermon, qu’elle ne l’avait jamais aimé de sa vie.
La lettre à lady Aylmer fut expédiée. Il ne fut plus question de la visite au cottage, et Will, en regagnant Redicote, se jura à lui-même qu’il n’aimerait jamais une autre femme que sa cousine, quand même elle épouserait le capitaine Aylmer.
C’était la veille de son départ de Belton. Clara avait fini ses paquets, mais elle errait par la maison, une bougie à la main, comme pour voir si elle n’avait rien oublié, mais en réalité pour dire adieu à chaque coin familier. Lorsque enfin elle descendit retrouver son cousin et lui versa sa tasse de thé, elle lui déclara que son rôle était fini et qu’elle lui remettait la souveraineté.