contre lui-même de laisser paraître sa fureur. Il aurait désiré se montrer à son avantage devant Clara, en la présence de cet homme, et il voyait bien qu’il se rendait ridicule. Et il était là, regardant Aylmer par-dessus le journal et songeant combien il éprouverait de soulagement à lui donner une bonne raclée. Mais, malheureusement, ce serait trop facile, ajoutait-il à part lui.
Il en était là de ses réflexions, quand Clara rentra.
« Vous dînez ici, Will, n’est-ce pas ? dit-elle.
— Non, je ne pense pas.
— Vous me l’avez promis. »
Et, se tournant vers le capitaine Aylmer :
« Vous comptez sur mon cousin pour dîner, n’est-ce pas ?
— J’ai commandé le dîner pour trois. »
Pendant le dîner, le capitaine Aylmer chercha à être aimable, et Clara essaya de causer comme si la situation était des plus simples. Will aussi fit un effort pour répondre poliment à son rival, mais l’effort était visible.
« Dois-je m’en aller un moment ? demanda Clara après le dîner.
— Oh non ! dit le capitaine ; nous allons prendre une tasse de café, si cela convient à M. Belton.
— Cela m’est égal, dit Will. »
Personne n’ajouta mot.