Page:Trollope - Le Domaine de Belton.djvu/17

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« Je pense qu’il le mettra bientôt dans le salon, dit-il.

— Je dois avouer que tout ce mouvement me plaît, papa.

— Vous avez là un drôle de goût que je suis loin de partager.

— M. Stovey est près d’ici, papa ; voulez-vous que je lui dise d’ôter son char ?

— Non, ma chère enfant, il faut le souffrir avec tout le reste. Il paye sa ferme, et je pense qu’il a le droit de faire ce qui lui plaît.

— Puis-je voir cette lettre ? demanda-t-elle pour changer la conversation.

— Je pense que oui, bien que j’eusse mieux fait de la brûler. C’est une lettre impertinente et sans cœur. »

Clara était habituée à ces plaintes. Tout le monde était sans cœur aux yeux de son père. Cet homme avait pour lui-même une telle compassion, qu’il lui semblait que les autres ne devaient être occupés qu’à le plaindre.

La lettre était datée de Plainstow-Hall, et Clara, bien qu’elle n’eût jamais vu l’écriture de son cousin, devina qu’elle venait de Will Belton. Elle était ainsi conçue :