Page:Trollope - Le Domaine de Belton.djvu/171

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— Oui.

— Laissez-moi vous dire, miss Amadroz, que je suis d’un avis tout différent.

— Je n’y vois pas de remède, lady Aylmer ; je pense que nous différons sur bien des points.

— Je n’ai pas besoin de vous dire combien peu je le regretterais, sans l’empire que vous avez pris sur mon malheureux fils ; mais, certainement, quand il connaîtra votre conduite par rapport à cette femme, il rompra le lien qui le retient.

— Le lien est rompu dès maintenant, dit Clara en se levant. Je ferai savoir au capitaine Aylmer que notre engagement cessera s’il ne me promet que je ne serai plus soumise à l’inqualifiable insolence de sa mère. »

Elle sortit sans prendre garde au dernier trait lancé par son ennemie.

Quand Clara se trouva seule dans sa chambre, elle éprouva un sentiment de triomphe et de délivrance. Elle était résolue à ne plus s’asseoir à la même table que lady Aylmer. Mais qu’allait-elle devenir ? Elle ne pouvait pas quitter Aylmer-Park sans savoir où elle irait. Quelle serait l’opinion de son cousin Will ? Il était maintenant son seul ami. Lui écrirait-elle ? Non ; si elle lui disait sa rupture avec les Aylmer, Will en tirerait de fausses conséquences. Clara se décida pour une lettre à mistress Askerton qui serait mise ou non à la poste le lende-