Page:Trollope - Le Domaine de Belton.djvu/174

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voir pendant quelque temps. Je n’ai pas le choix.

— Si vous allez là, Clara, ce sera la fin de tout.

— Et ce doit être la fin de tout, comme vous dites, capitaine Aylmer, répondit-elle en souriant. Ce ne serait pas pour votre bonheur que vous feriez entrer dans votre famille une femme dont votre mère a si mauvaise opinion. »

Malgré les instances du capitaine Aylmer, Clara fut inébranlable, et, le lendemain matin, la voiture du château la conduisit seule à la station. Frédéric avait proposé de l’accompagner, mais elle avait refusé. Sir Anthony vint lui dire adieu et lui exprimer son regret.

« Il n’y a pas de remède, dit Clara. Adieu, sir Anthony.

— Je suis si bouleversé de tout cela, dit Aylmer en la mettant en voiture, que je ne sais que dire ; mais je vous écrirai, et probablement j’irai vous rejoindre.

— Ne venez pas, capitaine Aylmer, ce serait inutile. »

Et, en traversant le parc, elle prit congé pour toujours d’Aylmer-Park et de ses habitants.

Le lendemain, le vieux cabriolet de Redicote déposait Clara à la porte du cottage ; elle y fut cordialement reçue par le colonel Askerton, et, en une minute, se trouva dans les bras de son amie.

« Chère Clara ! je suis si heureuse de vous avoir !