Askerton vint faire une visite comme il en avait été convenu entre elle et Clara.
« Je viendrai, puisque vous le désirez, avait dit mistress Askerton ; mais je ne serai pas du tout étonnée si j’entends dire que votre cousine est repartie pour Norfolk. »
Miss Belton ne partit pas, et fit la conquête de mistress Askerton.
« C’est vraiment une femme distinguée, dit celle-ci à Clara ; et avec sa faiblesse apparente, je suis sûre qu’elle a autant de fermeté que son frère.
— Je suis bien aise qu’elle vous plaise, dit Clara.
— Elle me plaît beaucoup.
— N’est-ce pas étrange ? Vous parliez toujours de mon cousin comme d’un fermier malappris, et de sa sœur comme d’une absurde vieille fille, et maintenant nul éloge n’est au-dessus de leur mérite.
— Justement, ma chère, et si vous ne comprenez pas pourquoi, vous n’êtes pas si intelligente que je le croyais. »
La vie se passa très-agréablement à Belton, pendant deux ou trois semaines ; de temps en temps, mistress Askerton demandait si M. Belton n’allait pas venir, et Clara lui répondait en toute vérité qu’elle ne lui en supposait pas l’intention.
Mistress Askerton insistait. « Votre cousine, disait-elle, doit connaître les projets de son frère. »
Miss Belton, bien qu’elle reçût constamment des