Page:Trollope - Le Domaine de Belton.djvu/202

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— Elle ne l’aurait pas acceptée, maintenant elle sera à son aise…

— Je voudrais bien l’être aussi.

— Si vous pouviez seulement attendre.

— Je déteste d’attendre. Je n’en vois pas la nécessité. Du reste, je ne compte lui parler de rien aujourd’hui ; mais être ici et ne pas la voir, c’est impossible. Je vais laisser passer l’heure du lunch et j’irai au cottage. »

Il fut enfin résolu que Will demanderait à voir Clara en présence du colonel Askerton.

La question d’argent serait plus facile à traiter devant un tiers.

« Le voici ! s’écria mistress Askerton en entendant le son de la cloche. Je savais bien qu’il viendrait immédiatement. »

Durant toute la matinée, mistress Askerton avait soutenu que Belton viendrait le jour de son arrivée, et Clara avait assuré qu’il n’en ferait rien.

« Le voici, s’écria mistress Askerton. Je reconnais son pas. Il marche comme quelqu’un qui sent qu’il est Belton de Belton et que tout lui appartient ici… On le fait entrer dans le cabinet du colonel ! Que peut-il lui vouloir ? »

Au bout de dix minutes, la femme de chambre vint prier miss Amadroz de passer chez le colonel. Clara se leva sans dire un mot, cherchant par un effort de volonté à conserver son calme extérieur.