Page:Trollope - Le Domaine de Belton.djvu/37

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heures où il montait à cheval pendant une heure ou deux ; puis dînait, lisait et fumait de nouveau, et allait se coucher. En septembre, il chassait, et deux fois par an faisait un petit voyage pour se procurer un peu de distraction. Il paraissait très-content de son sort, et on ne l’avait jamais entendu dire un mot désagréable. Personne ne se souciait beaucoup de lui, mais il ne se souciait guère de personne. Il n’allait pas à l’église, et n’avait jamais mangé hors de chez lui depuis qu’il vivait à Belton.

« Clara, méchante enfant, dit mistress Askerton en voyant entrer son amie, pourquoi n’êtes-vous pas venue hier ? Je vous ai attendue toute la journée ?

— J’ai été occupée. En vérité, nous sommes devenus des gens très-actifs depuis l’arrivée de mon cousin.

— On annonce qu’il va exploiter lui-même la propriété, dit le colonel. J’espère qu’il ne compte pas me reprendre la chasse ?

— Il chasse sur ses propres terres, en Norfolk, répondit Clara, et je suis sûre qu’il ne voudrait rien faire qui pût vous contrarier. C’est la personne la moins égoïste du monde. Je lui en parlerai si vous le désirez.

— Oh ! non, ce serait lui en donner l’idée. Peut-être n’y a-t-il pas pensé.

— Il pense à tout, dit Clara.

— Je voudrais bien savoir s’il pense à… »