Page:Trollope - Le Domaine de Belton.djvu/46

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qu’elle ne pût lui dire le seul mot qui l’eût consolé. Quand son cousin lui avait fait son aveu, elle avait d’abord été fâchée contre lui. Il avait trompé son attente et elle lui en voulait. Maintenant sa colère avait fait place à de l’attendrissement. Elle était touchée de son amour et l’en aimait davantage, et cependant elle ne pouvait l’aimer comme il le désirait.

Quand Will eut descendu une partie de la colline, il avait changé de résolution. Il revint lentement vers sa cousine. Il avait l’habitude de mettre les pouces dans les emmanchures de son gilet tandis que ses deux larges mains reposaient sur sa poitrine. Il prenait toujours cette attitude quand il pensait être dans son droit et comptait faire prévaloir sa volonté. Clara s’en était déjà aperçue.

« Chère Clara, dit-il, j’ai été rude et précipité en vous parlant, je vous demande pardon ; mais dans un sujet d’une si grande importance, vous laisserez-vous influencer par ma maladresse ?

— Ce n’est pas cela, je vous assure.

— Écoutez-moi, chérie. Il est vrai que j’ai promis d’être votre frère, mais je ne savais pas combien je devais vous aimer. Votre père, lorsque je lui ai parlé, m’a demandé de ne pas être précipité, mais cela est dans ma nature. Je n’ai pas su attendre. Dites-moi que je puis venir à Noël chercher une réponse, et je ne dirai plus un mot qui puisse vous