qu’ils étaient dans la ville, mais il faut avouer que les rues n’étaient pas bien pavées. Cinq minutes encore, et George se trouvait dans sa chambre, répandant sur tous les fauteuils et les canapés le contenu de sa valise, et s’enquérant avec ardeur de l’heure de la table d’hôte. Ce fut avec une satisfaction intérieure très-vive qu’il apprit qu’il ne lui restait tout juste que vingt minutes pour faire sa toilette. À Jérusalem, comme ailleurs, les premières questions du voyageur seront toujours les mêmes : À quelle heure la table d’hôte ? Où est la cathédrale ? Quand part le train, demain matin ? — Il faudra encore quelques années, mais peut-être guère plus, avant qu’on ne fasse la dernière de ces questions à Jérusalem.
On était dans la quinzaine qui précède Pâques, et la ville était déjà pleine de pèlerins venus pour assister aux cérémonies, — pleine aussi d’Anglais et d’Américains venus pour voir les pèlerins.
L’auberge était à peu près comble, et George, en entrant dans la salle commune, entendit une telle confusion de voix anglaises, et un tel cliquetis de cuillers anglaises, qu’il aurait pu se croire sur le sommet du Righi ou sur un bateau à vapeur du Rhin. Mais toutes les conversations avaient une saveur de Palestine.
— Lundi nous faisons un pique-nique dans la vallée de Josaphat, madame Rose ; serez-vous des nôtres avec ces demoiselles ? Nous enverrons les vivres nous attendre au tombeau de Zacharie.
— Mille fois merci, mademoiselle Todd ; c’eût été avec le plus grand plaisir, mais nous n’avons que trois