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Page:Trollope - Les Bertram, volume 1.djvu/116

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tous les autres bonheurs humains. Spectacle lugubre ! ils sont là assis au soleil sur leur fumier, chacun devant la porte de sa cabane, les parents lépreux entourés de leur progéniture lépreuse, mendiants par héritage, proscrits, mutilés, — et cependant possesseurs d’une âme, si seulement ils le savaient, ou si d’autres y songeaient pour eux.

Tout en face de Bertram, le mont Moriah s’élevait dans l’intérieur même de la cité, — le mont Moriah sur lequel Salomon bâtit la maison de l’Éternel, dans le lieu où l’ange de l’Éternel était apparu à David, son père, « dans le lieu que David, son père, avait préparé dans l’aire d’Oman, le Jébuséen. » Il avait devant lui l’emplacement de ce temple, du temple de Salomon, dont David n’avait été jugé digne que de rassembler les matériaux. L’emplacement ! que dis-je ? les pierres elles-mêmes étaient là.

Vue du mont des Oliviers, la ville semble si proche qu’on croirait pouvoir la toucher avec la main. On n’en est séparé que par la vallée de Josaphat, cette vallée où mademoiselle Todd veut faire son pique-nique. C’est là que les Juifs aiment à se faire enterrer. La vallée de Josaphat est, selon eux, le lieu choisi pour la résurrection, et ceux qui parviennent à s’y faire ensevelir n’auront aucun travail souterrain, aucun voyage de taupe à accomplir quand la trompette dernière les appellera pour apparaître de nouveau au jour.

L’atmosphère pure et transparente de la Syrie n’est obscurcie par aucun brouillard, et les lignes de la mu-