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Page:Trollope - Les Bertram, volume 1.djvu/126

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Qu’y a-t-il à voir là ? Le ton dont cela avait été dit n’était pas fait pour encourager George à décrire — en supposant qu’il eût su le faire — ce qu’il y avait à voir au mont des Oliviers. Il comprit que son père n’était pas enthousiaste sur le chapitre de l’histoire biblique.

Ils changèrent donc de sujet de conversation, et se mirent à causer de George Bertram l’aîné.

— Voilà dix-huit ans que je n’ai vu mon frère, dit sir Lionel ; autrefois il était assez généralement d’humeur acariâtre. Je suppose qu’il n’a pas gagné en amabilité ?

— Je ne dirai pas qu’il soit précisément acariâtre. Vous savez, mon père, qu’il a toujours été-très-bon pour moi.

— Bon…, soit. Si tu es content, moi je le suis aussi. Mais quand je pense que tu es son héritier naturel, je ne puis pas admettre qu’il ait tant et tant fait. S’il veut être bon, pourquoi m’assomme-t-il tous les mois avec des comptes qui n’en finissent pas, et dont le port me coûte Dieu sait combien ?

— Mais, mon père, je ne suis pas son héritier.

— Tu n’es pas son héritier ! s’écria sir Lionel avec une aspérité de ton assez rare chez lui, et en lançant à son fils un regard perçant qui n’échappa pas à George. Tu n’es pas son héritier, — mais alors, qui donc ?

— Voilà ce que je ne sais pas. Quelque corporation peut-être, ou bien quelque hôpital. Tout ce que je sais, c’est que moi, je n’hérite pas. Il me l’a dit fort nettement. Et il a fort bien fait de me le dire, ajouta George après une pause.