que le chrétien le plus prosaïque de l’Angleterre.
— Je ne suis pas bien convaincue que M. Mac-Gabbery lui-même se plairait si fort sous la tente s’il ne portait pas avec lui quelques conforts de la vie civilisée,
— Son nécessaire et son flacon de cognac, par exemple, dit George.
— Et son matelas et ses couvertures de laine, ajouta Caroline.
— Ses conserves de viande et ses tablettes de bouillon.
— Et sa marmite pour faire cuire les pommes de terre.
— Ce n’est pas moi, s’écria M. Mac-Gabbery avec colère ; c’est M. Cruse. Je ne tiens pas du tout aux pommes de terre, moi !
— Pardon, c’est vrai, c’est M. Cruse, je me le rappelle maintenant, dont le cœur ne peut se détacher des patates. Mais, si j’ai bonne mémoire, c’est vous qui avez été si malheureux quand nous n’avons plus eu de lait.
Et M. Mac-Gabbery, mortifié, ralentit de nouveau l’allure, et se reprit à parler de ses émotions pieuses avec madame Jones.
— Combien les Arabes et les Turcs l’emportent sur nous pour le costume, disait de son côté madame Hunter à M. Cruse.
— Je les défie, en tous cas, de l’emporter sur vous, répondit le précepteur. Depuis que je suis en Orient, je n’ai vu personne adopter les usages du pays avec la moitié autant de grâce.