Page:Trollope - Les Bertram, volume 1.djvu/192

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amis. M. Mac-Gabbery ne mourut point d’amour. M. Pott offrit son cœur et sa main à mademoiselle Jones qui les accepta ; mais le mariage fut rompu par les Pott, père et mère, dont l’indignation, à cette occasion, faillit faire mourir de peur la pauvre madame Jones. M. et madame Hunter s’établirent pendant quelque temps sur les coteaux du Liban, mais finirent par se décider à revenir à toutes les incommodités de la vie européenne. Madame Hunter fit l’épreuve de son costume favori aux eaux, en Angleterre, mais n’obtint qu’un médiocre succès. Quant à M. Cruse, je dirai seulement que madame Pott la mère lui fit une scène terrible, parce qu’il avait permis à son pupille de tomber amoureux, et que M. Pott père menaça, pour le punir, de retenir ses appointements. Une lettre d’avoué empêcha la réalisation de cette menace.

Je dois dire que les projets de mademoiselle Baker avaient subi quelques changements depuis l’arrivée des Bertram à Jérusalem, et il est juste d’ajouter que ces changements avaient été suggérés par sa nièce. La première intention de ces dames avait été de poursuivre leur route jusqu’à Damas. Puis mademoiselle Baker avait supplié Caroline de lui épargner ce surcroît de voyage, — ses forces, disait-elle, étant épuisées tout aussi bien que sa garde-robe, et Caroline avait consenti à rentrer en Angleterre par la voie la plus directe. Ensuite, était survenue la tentation d’aller avec les Bertram jusqu’à Beyrout, et mademoiselle Baker avait reçu l’ordre de se réparer extérieurement et intérieurement. Elle avait obéi, et voilà que de nou-