retrouve ce sera pour vous dire et vous redire que je vous aime. Vous êtes, vous, si insensible, que vous ne pouvez comprendre mon… mon… mon impétuosité, puisqu’il vous plaît de l’appeler ainsi.
— D’ici à trois ou quatre mois vous rirez de cette impétuosité, tandis que moi, qui sait ? je regretterai peut-être mon insensibilité, Ces derniers mots furent accompagnés d’un sourire malicieux auquel se mêlait peut-être une nuance d’encouragement.
— Vous me permettrez au moins d’espérer ?
— Non, je ne permets rien. Vous saurez bien, sans ma permission, espérer ce que vous prétendez désirer si ardemment. Mais je ne veux pas plaisanter, car je vous crois de bonne foi.
— Vraiment ? cela n’est pas malheureux.
— Mon Dieu, oui, puisque vous me le dites. Vous m’avez bien surprise, l’autre jour, car je ne me doutais pas des sentiments que vous me portiez. Ceux que j’ai pour vous ne sont nullement de ce genre. Chez moi, l’amour ne saurait naître subitement, et je ne puis pas aimer, seulement parce qu’on m’en prie. Vous ne pouvez désirer que, pour vous être agréable, je vous dise ce qui n’est pas. Quittons-nous donc maintenant, monsieur Bertram. Une fois séparés, nous nous rendrons mieux compte de ce que nous éprouvons l’un pour l’autre. Quant à moi, je puis vous dire sincèrement que j’espère vous revoir, — en tout cas, comme un ami. En disant ces derniers mots, elle lui tendit la main.
— C’est donc un adieu que vous m’adressez ? dit