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Page:Trollope - Les Bertram, volume 1.djvu/246

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Le lendemain il crut bien faire de ne pas se présenter avant deux heures de l’après-midi. Il en résulta que mademoiselle Baker et sa nièce restèrent chez elles à l’attendre toute la matinée dans un état d’inquiétude extrêmement pénible. La visite était aussi importante à leurs yeux qu’elle pouvait l’être pour Bertram, et la plus âgée des deux dames surtout l’attendait avec une émotion nerveuse presque égale à celle du jeune homme.

Quand il se présenta enfin, il fut accueilli comme un ancien ami. « Pourquoi n’était-il pas venu la veille au soir ? Le thé l’avait attendu jusqu’à onze heures. Pourquoi, du moins, n’était-il pas venu déjeuner ? Il avait été bien plus aimable à Jérusalem, » dit mademoiselle Baker.

Bertram ne retrouva pas pour répondre la vivacité qu’il avait montrée en Palestine. « Il avait craint la veille de déranger ces dames trop tard ; il avait eu peur devenir trop tôt le matin. » Mademoiselle Waddington leva les yeux de dessus la broderie qu’elle tenait à la main et se demanda si vraiment elle l’aimait.

— Il va sans dire que vous dînez avec nous, dit mademoiselle Baker.

George accepta, mais ajouta qu’il n’avait pas compté « lui donner tant de peine. » Était-ce bien là le même homme, se dit Caroline, qui avait si bien rembarré M. Mac-Gabbery et qui riait de si bon cœur quand elle était tombée à l’eau ?

On se fit toutes sortes de questions sur les voyages