Page:Trollope - Les Bertram, volume 1.djvu/266

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donc pas revu. Puis Arthur Wilkinson lui avait succédé dans la cure, et son cousin était allé le voir sitôt son installation terminée. C’était avant la dernière visite d’Arthur à West-Putford et son explication avec Adela, mais dès lors Bertram avait été frappé de son air abattu. Cependant Arthur ne lui avait rien dit de son amour, et George, tout occupé à raconter ses propres affaires de cœur, n’avait pas beaucoup pensé à celles de son cousin.

Mademoiselle Gauntlet — espérons que le lecteur n’a pas tout à fait oublié Adela Gauntlet — avait, elle aussi, une tante qui habitait Littlebath ; cette tante se nommait mademoiselle Pénélope Gauntlet, et peu de temps après la fameuse promenade à West-Putford et la petite scène dans le salon du presbytère, que nous avons racontée, il se trouva qu’Adela alla la voir. Bertram avait beaucoup connu Adela quand ils étaient l’un et l’autre enfants, mais il ne l’avait pas encore vue à Littlebath. Elle n’y était arrivée que depuis fort peu de temps quand Harcourt et lui vinrent y faire leur visite.

Caroline et Adela étaient amies depuis plusieurs années. Ce n’étaient peut-être pas des amies de cœur à proprement parler, car elles ne s’écrivaient pas trois fois par semaine des lettres contenant trois feuilles de papier à billet remplies jusqu’aux bords. Caroline n’avait aucune amie de ce genre, ni Adela non plus ; mais elles étaient assez liées pour s’appeler de leur nom de baptême, pour se prêter réciproquement de la musique et des patrons, et peut-être aussi pour