Page:Trollope - Les Bertram, volume 1.djvu/27

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à demi-voix, et la chose sera finie, maintenant et pour toujours.

Ils arrivèrent chez Parker, où ils trouvèrent tous ceux que Bertram avait nommés et d’autres encore. Harcourt était assis sur la table dans la salle du fond quand ils entrèrent, et les autres jeunes gens étaient debout. « Place au double-premier, messieurs, au héros du siècle, s’écria-t-il en voyant arriver Bertram. Vous savez qu’il est question de lui ériger une statue d’albâtre dans la grande salle du collège de Trinité. Moi, je demande qu’on se contente de la faire en marbre,

— Qu’on la fasse en croûte de pâté, dit Bertram, et que Parker soit l’artiste.

— Et puis nous dévorerons l’objet de notre culte, s’écria Madden, pour prouver combien est passagère cette gloire qui nous coûte tant de travail.

— Je serais enchanté de cette preuve de votre amitié, messieurs. Harcourt, vous n’avez pas vu Wilkinson ?

Harcourt se retourna et donna une poignée de main à son ami.

— Ma foi ! maître Wilkinson, je ne vous avais pas aperçu. Vous avez si bien l’habitude de vous cacher sous le boisseau qu’on ne vous voit pas, le plus souvent. Voilà donc le grand jour passé et la grande affaire finie. C’est une corvée faite, c’est autant de déblayé : voilà ce que je pense, quant à moi, d’un examen d’université.

Wilkinson se borna à sourire, mais Harcourt n’en comprit pas moins que c’était là un homme profondé-