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Page:Trollope - Les Bertram, volume 1.djvu/273

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l’autre. Harcourt se leva, salua, et demeura émerveillé.

Bertram engagea aussitôt la conversation avec mademoiselle Pénélope Gauntlet ; mais, tout en prêtant l’oreille à l’enthousiasme de la vieille demoiselle au sujet de l’heureuse chance qui avait valu à Arthur Wilkinson la cure de Hurst-Staple, il ne perdait pas de vue son ami. — « Oui, en effet, il a du bonheur, n’est-ce pas ? » disait-il. Tout en parlant d’une voix distraite, ainsi il jouissait avec délices de son triomphe. Il n’avait pas parlé de la beauté de Caroline ; il avait su se taire, et sa discrétion se trouvait récompensée.

Nous avons dit que Harcourt était resté émerveillé. Il s’était imaginé que Caroline Waddington serait une grande et longue fille mal attifée, au nez pointu, aux yeux vifs peut-être, et même aux dents blanches ; qu’elle aurait un sourire prétentieux et minaudier, et qu’elle lui débiterait tout un arsenal de ces petites réparties à effet qui charment les réunions de petite ville. Elle baissa encore dans son estime quand il la crut occupée à surveiller le couvert. Il se dit que les bouts de chandelles et le mouton froid seraient décidément le fort de cette femme-là, et un compte de blanchissage restreint, son ambition la plus chère.

Telles étaient les préoccupations qui le tourmentaient, — car, il faut le dire à son honneur, il s’intéressait à Bertram autant que sa nature lui permettait de s’intéresser à qui que ce fût, — quand il vit paraître Junon.