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Page:Trollope - Les Bertram, volume 1.djvu/275

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— Mademoiselle Waddington est sans contredit la plus belle personne que j’aie jamais vue, répondit-il avec enthousiasme.

Le révérend M. Meek donna le bras à mademoiselle Pénélope Gauntlet, et Bertram, tout fier, les suivit avec les deux jeunes filles. Il commença par offrir le bras à Adela, qui refusa net, puis à Caroline, qui fit de même. Il les prit alors toutes deux par la taille, et les poussa devant lui en sortant du salon. Heureux Bertram !

George prit place au bout de la table, comme étant de la maison, et Harcourt eut la bonne fortune de se trouver assis entre Adela et Caroline.

Il s’aperçut bientôt que Caroline n’était pas seulement belle. Elle causa presque exclusivement avec lui, car elle avait eu le caprice de s’asseoir fort loin de son prétendu, et tout près de sa tante.

— Adela, avait-elle dit tout bas à son amie, en allant dîner, je compte sur vous pour causer toute la soirée avec George, car moi j’ai une nouvelle conquête à faire.

Bertram était enchanté, il n’était pas d’un naturel jaloux, et en ce moment il n’aurait pu trouver l’ombre d’un prétexte à jalousie. Sa bien-aimée se trouvait faire tout juste ce qu’il désirait : elle prouvait l’excellence de son choix à l’homme dont il appréciait le plus l’opinion.

Quand les dames eurent quitté la salle à manger, Harcourt et Bertram regrettèrent amèrement la disposition trop hospitalière de mademoiselle Baker. Ils