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Page:Trollope - Les Bertram, volume 1.djvu/277

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coupée, dit Adela en s’efforçant de causer naturellement.

— Mais la position n’est pas la même. Personne ne peut douter qu’Arthur ne doive se marier. Sa position l’y oblige.

— Il a sa mère et ses sœurs…

— Bah ! une mère et des sœurs ! Une mère, et des sœurs, c’est très-bien — ou c’est très-mal, ça dépend ; mais un ministre de campagne doit être marié. Si vous ne lui trouvez pas une femme là-bas dans votre Hampshire, je le ferai venir à Londres, et je lui en chercherai une moi-même. Occupez-vous donc de cela sérieusement à votre retour, je vous en prie, mademoiselle.

Adela sourit et ne rougit pas ; elle ne jugea pas nécessaire de dire à Bertram qu’elle pensait comme lui qu’un ministre de campagne devait se marier.

— Je ne vous ferai pas de questions, dit Bertram quand il se retrouva dans la rue avec son ami Harcourt, et je ne vous permettrai même pas de me dire votre avis ; nous sommes convenus, vous savez, que vous n’auriez pas le courage de parler franchement. Il ne put s’empêcher de dire ces mots d’un ton légèrement triomphant.

— Mademoiselle Waddington est tout simplement la plus ravissante femme que j’aie jamais vue.

— Allons, allons, tâchez donc d’être un peu plus original. Je vous assure, plaisanterie à part, mon cher Harcourt, que je ne vous demande pas du tout votre avis. Je tenais à ce que vous la vissiez, mais je me