Les nombreux devoirs de société auxquels George avait fait allusion existaient réellement. Le lendemain du jour où il avait reçu la lettre de Caroline, il avait fermé les Commentaires de Coke sur Lyttleton, et avait secoué la poussière de ses pieds sur le seuil de M. Die. Pourquoi travailler ? pourquoi se tapisser la cervelle de toiles d’araignées, et passer son temps à déchiffrer dans le grimoire légal de vieilles règles moisies qui ne sont bonnes qu’à aider les hommes à se tromper entre eux ? Le but qu’il s’était proposé n’existait plus. Son but avait été de prouver à celle qu’il aimait que, malgré sa jeunesse, malgré sa pauvreté, elle ne devait pas craindre de se mettre sous sa protection. Mais tant d’arides travaux entrepris pour elle ne l’avaient pas rassurée ! Il se dit alors qu’il les abandonnerait, — qu’il les abandonnerait du moins tant que durerait le beau temps.
Il alla passer la journée à Richmond avec ses amis. Dieu sait tout ce qu’ils firent à leur retour ce soir-là ! Et pourquoi Bertram s’y serait-il refusé ! Caroline n’avait-elle pas dit qu’il lui était indifférent de le voir partager les plaisirs de ses camarades ? Jusque-là il les avait évités pour l’amour d’elle. Mais, puisque cela lui était égal à elle, pourquoi maintenant se gênerait-il ? Donc il ne se gêna pas. Il ne fut plus question de jurisprudence, et M. Die ne prodigua plus ses éloges ; mais en revanche il y eut bon nombre de parties à Richmond et autres lieux, et les réunions joyeuses ne manquèrent pas à Londres. Mademoiselle Waddington avait été très-prudente, sans nul doute ; mais, en agis-