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Page:Trollope - Les Bertram, volume 1.djvu/319

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Ces derniers mois ne furent pas précisément dits sous forme de question, mais George crut comprendre qu’ils avaient pour objet d’obtenir de lui une promesse pour l’avenir, ainsi qu’une assurance pour le passé.

— J’en ai parlé à un de mes amis intimes avec lequel j’étais pour ainsi dire obligé de discuter la chose…

— Obligé de discuter mes affaires privées ?

— J’en ai parlé à un ami, mon oncle…, à deux, c’est-à-dire. Je crois même… je crains d’en avoir parlé à trois personnes.

— Ah ! vraiment, à trois personnes ! Tu étais obligé de discuter tes affaires particulières qui sont en même temps les miennes, avec trois amis intimes ! Je te fais mon compliment d’avoir tant d’amis intimes. Mais puisque tu les as entretenus de mes affaires, aussi bien que des tiennes, tu voudras bien peut-être me dire leurs noms ?

George nomma les trois personnes : c’étaient M. Harcourt, le révérend Arthur Wilkinson, et mademoiselle Adela Gauntlet. La colère de M. Bertram fut grande. Si son neveu avait hardiment nié qu’il eût parlé de cette affaire à qui que ce fût, et que plus tard le mensonge se fût découvert, M. Bertram n’aurait pas été, de beaucoup, aussi irrité. La faute, accompagnée de dénégations mensongères, aurait prouvé, du moins, de la crainte et de la déférence et lui aurait paru bien moins grave, que la faute sans mensonge, mais aussi sans crainte et sans déférence.