temps de Josué, le soleil se levait et se couchait en tournant autour de la terre, parce qu’il est dit, dans la Bible, que le soleil, en s’arrêtant sur la montagne de Gibéon, prolongea la durée du jour. Ayant dit tout cela, Bertram prenait le livre de Job et le faisait passer au crible de sa raison et de sa critique ; et après le livre de Job, les autres.
Le volume était, sans contredit, bien fait, et les hommes le lurent beaucoup. Les femmes elles-mêmes le lurent, à leur tour, et certaines d’entre elles s’étonnèrent de l’aveuglement de leurs mères, qui n’avaient pas su voir que ces vieilles chroniques de la Bible ressemblaient beaucoup à toutes les autres vieilles chroniques. Le roman dans la Bible était annoncé chez tous les libraires ; de sorte que notre ami George faisait du bruit dans le monde, mais pas précisément le genre de bruit qu’auraient désiré ceux qui lui voulaient du bien.
Tout le monde savait que Le roman dans la Bible était l’œuvre de George Bertram, et à Oxford il y eut à ce sujet d’assez sérieuses querelles. Tout cela se passa en famille, bien entendu, puisque le livre avait paru sans nom d’auteur. Mais il y eut beaucoup de paroles et beaucoup de lettres échangées. Bertram, en écrivant à un de ses amis qui avait pris sa défense au Collège d’Oriel, fit valoir trois arguments. D’abord il déclara que personne n’était en droit de l’accuser d’avoir écrit ce livre ; ensuite qu’il en était l’auteur, et que personne à Oxford n’avait le droit de trouver à redire à ce qu’il lui plairait d’écrire ; enfin qu’il lui était parfaitement