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Page:Trollope - Les Bertram, volume 1.djvu/329

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— Je ne puis faire cela pour deux raisons, ma tante, pour deux très-bonnes raisons.

— Et lesquelles donc, mon enfant ?

— La première, c’est que je l’aime. Ici, la tante Mary soupira. — Comment répondre à cela, si ce n’est par un soupir ? — La seconde, c’est que je n’ai le droit de lui rien demander.

— Et pourquoi donc, Caroline ?

— Parce qu’il m’a fait, de son côté, une demande que j’ai refusée. Si j’avais consenti à l’épouser l’année dernière, alors tout eût été différent. Je croyais bien faire, et même maintenant je ne pense pas avoir mal agi. Mais je ne puis l’accuser, lui. Il se conduit comme il le fait afin que je me plaigne de sa conduite, et alors il pourrait se venger en disant que tout cela, c’est de ma faute.

La conversation n’alla pas plus loin, et les choses restèrent, pendant quelque temps dans le même état.

Au commencement de l’été, mademoiselle Waddington et sa tante allèrent passer quelques semaines à Londres. Mademoiselle Baker avait l’habitude de faire tous les ans une visite de quelques jours à Hadley vers cette époque de l’année, mais cette fois elle proposa à Caroline de renoncer à ce voyage, et d’aller plutôt à Londres. Elle comptait que le changement de vie distrairait sa nièce, et elle espérait surtout, quoiqu’elle se gardât bien de le dire, que Caroline verrait son futur. Si ce mariage ne devait pas être rompu, elle pensait qu’il ne fallait pas le retarder plus long-