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Page:Trollope - Les Bertram, volume 1.djvu/331

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lait et combien de temps il serait absent. Il y avait quinze jours que Caroline n’avait eu une lettre de lui, et rien ne l’assurait maintenant que des mois ne s’écouleraient pas sans lui apporter des nouvelles.

Ce fut alors que la tante et la nièce s’adressèrent à M. Harcourt avec lequel elles devinrent bientôt fort intimes. Bertram avait bien annoncé à son ami qu’il allait voyager, mais il ne le lui avait dit que la veille de son départ. Il partit au moment même où le bruit commençait à se faire autour de son livre Le roman dans la Bible. Il avait répondu dans les journaux à quelques attaques, et il venait d’envoyer à son ami d’Oxford sa lettre de défi, lorsqu’il se mit en route pour rejoindre son père à Paris. Il comptait être de retour au bout de huit jours, mais ses projets dépendaient de sir Lionel qui devait revenir à Londres avec lui.

M. Harcourt se montra fort empressé auprès de mademoiselle Baker et de sa nièce, bien qu’en ce moment, comme on le sait, il s’occupât de rendre au public des services importants. Il fut presque aussi attentif et aussi poli pour la plus âgée que pour la plus jeune de ces dames, ce qui, chez un Anglais, marque une politesse fort rare. Peu à peu, la tante et la nièce en vinrent à lui accorder leur confiance, et cette confiance alla même jusqu’à lui parler de Bertram et à lui faire part de toutes leurs craintes à son sujet. Enfin, un jour Caroline lui en parla en tête-à-tête, et ce pas une fois franchi, elle ne lui cacha plus rien.

Il ne se permit pas un mot contre son ami. Mais Bertram aurait peut-être pu s’attendre à ce que Har-