première qualité. Ce titre d’agrégé ne lui avait jamais plu pour George et il l’avait toujours tourné en ridicule. Dès qu’il apprit que celui-ci avait donné sa démission, il s’empressa de lui donner vingt-cinq mille francs. Il n’en parla pas, selon sa coutume, et chargea simplement M. Pritchett d’arranger la chose.
Sir Lionel était ravi. Il était resté complètement indifférent dans la question d’orthodoxie. Peu lui importait que son fils accolât au livre de la Genèse l’épithète de mythe ou qu’il le respectât comme un Évangile, mais il s’était souvent étendu sur l’imprudence qu’il y avait à risquer de perdre le traitement de l’Université. Maintenant il reconnaissait qu’il avait eu tort, et il se plut à avouer noblement son erreur.
Après tout, qu’importait ce titre d’agrégé à un homme qui était sur le point de se marier et qui, par conséquent, devait nécessairement le perdre avant peu ? Dans sa position, Bertram avait été libre de parler ouvertement. S’il avait eu quelque intérêt à rester en bons termes avec l’Université, c’eût été différent : alors, disait sir Lionel, il eût été fort peu judicieux d’entretenir de pareilles opinions, et surtout de les exprimer.
Comme les choses avaient tourné, tout était pour le mieux. Son fils avait montré de l’indépendance ; l’oncle avait prouvé le vif intérêt qu’il portait à son neveu, et sir Lionel avait pu emprunter à son fils une somme de six mille francs qui lui était, dans ce moment-là, très-particulièrement utile. Le triomphe de Bertram l’enrichit de tous les côtés, car son éditeur lui paya fort