ses gardes que de se montrer très-froide en parlant de son futur beau-père. Quant à mademoiselle Baker, qui ne soupçonnait personne et qui ne se méfiait de rien, elle était prodigue de louanges et d’admiration.
— Mon Dieu ! Caroline, disait-elle quelquefois, que je te trouve donc heureuse d’avoir un pareil beau-père.
— Sans doute, répondait Caroline. Mais, à vous dire vrai, je m’occupe beaucoup moins de mon beau-père que de son fils.
— Cela va sans dire, et je comprends bien. Mais sir Lionel a des manières si distinguées ! As-tu jamais vu un homme de son âge se montrer si attentif auprès des femmes ?
— Non, je ne le crois pas… jamais, — si ce n’est, par-ci par-là, quelque vieillard amoureux faisant sa cour.
— Cela, c’est, tout à fait autre chose, tu sais ; cela, c’est absurde. Moi, je trouve la manière d’être de sir Lionel parfaite. Qu’aurait donc pensé mademoiselle Baker de la manière d’être de sir Lionel si elle avait su le secret de ses manèges ?
Et voilà comment, un peu à cause de sir Lionel, mademoiselle Baker commença à pousser avec ardeur au mariage de sa nièce. Ce fut au moment où elle faisait ses efforts les plus vigoureux qu’arriva le coup de foudre que nous avons raconté dans notre précédent chapitre.
Mademoiselle Baker, tout en se préparant pour la soirée de mademoiselle Todd, se persuadait que le mal n’était pas sans remède. De tout temps n’a-t-on