Page:Trollope - Les Bertram, volume 1.djvu/87

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Asie. Ce qu’il y a de certain, c’est que je ne les lui prêterais pas, moi.

— En pareille circonstance sa garantie personnelle vaudrait si peu !

— Sa garantie personnelle n’a jamais rien valu. Mais, pour en revenir à ce que je disais, depuis le jour où il t’a placé chez Wilkinson, j’ai permis à ton père de rejeter sur moi tout le fardeau de ton entretien. Il me semblait fâcheux que tu n’eusses pas l’avantage d’une éducation convenable. Pourtant, je ne réclame pas de reconnaissance, car je compte bien que ton père me remboursera toutes mes avances.

— Et comment voulez-vous qu’il le fasse ? Mais peut-être que moi je le pourrai…

— Vraiment ! eh bien ! tant mieux. Tu t’arrangeras ensuite avec lui. En attendant, écoute-moi.

— Écoutez-moi plutôt un instant, oncle George. Je vous trouve dur pour mon père, et surtout dur pour moi. Quand je suis allé chez Wilkinson, savais-je qui payait les mémoires ?

— Qui dit que tu le savais ?

— Et à partir de ce temps, à quelle époque aurais-je dû commencer à le savoir ? Quand aurais-je dû d’abord commencer à sentir que j’étais à charge à quelqu’un ?

— Qui parle d’être à charge ?

— Vous me dites que je ne serai pas votre héritier ?

— Certainement pas.

— Je n’ai jamais songé à être votre héritier. Je ne me moque pas mal d’être l’héritier de qui que ce soit. Ce que vous m’avez librement donné, je l’ai pris de