titre, ma chère, comme vous savez, et il est colonel. Là-dessus, les deux visiteuses, sans vouloir attendre d’autres gracieusetés, regagnèrent leur voiture.
Mademoiselle Todd, avant d’y être assise, avait déjà retrouvé toute sa bonne humeur. — Eh bien ! que pensez-vous de mon amie madame Leake ? Tels furent ses premiers mots à Adela.
— Qu’est-ce donc qui la rend si malveillante ? répliqua celle-ci.
— Voyez-vous, ma chère, elle ne serait rien si elle n’était malveillante. C’est sa destinée. Elle est très-vieille, elle vit là toute seule, elle ne sort pas beaucoup, et elle n’a rien pour l’amuser. Si elle ne faisait pas des commérages, elle ne ferait rien. Quant à moi, j’aime assez cela.
— Je ne puis pas en dire autant, répondit Adela. Puis il y eut quelques minutes de silence, pendant lesquelles mademoiselle Todd se demanda si elle se défendrait, vis-à-vis sa compagne, de cette accusation au sujet de sir Lionel.
— Vous voyez quelle sorte de femme c’est, mademoiselle Gauntlet, et vous comprenez bien qu’il ne faut pas croire un mot de ce qu’elle dit.
— Quelle horreur !
— Mon Dieu ! cela n’a pas grande importance. Ce sont des mensonges anodins. Personne n’y fait attention. Quant à ce qu’elle a dit de sir Lionel…
— Oh ! je n’attache aucune importance à ce qu’elle a dit.
— Mais il faut que je vous l’explique, dit mademoi-