Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/183

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Mais non, vous saurez tout, mes chères amies. J’ai prévenu mon amoureux que je ne savais pas garder un secret. Mais je veux que vous ayez le plaisir de deviner. Voyons, mademoiselle Baker, qui était-ce, pensez-vous ?

— Je n’en ai pas la moindre idée, dit mademoiselle Baker d’une voix faible.

— M. O’Callaghan, peut-être ? dit mademoiselle Pénélope, qui n’était pas sans savoir que les jeunes ministres très-ardents et très-évangéliques ont souvent besoin d’augmenter leurs revenus.

— Monsieur O’Callaghan ! s’écria mademoiselle Todd en se redressant avec dédain. Allons donc ! celui dont je vous parle aurait fait de moi une milady. Lady… Voyons ! qui pensez-vous que c’était, mademoiselle Baker ?

— Est-ce que je puis savoir ? dit la pauvre mademoiselle Baker. Mais elle savait, à n’en pouvoir plus douter, qu’il s’agissait de sir Lionel. Enfin ! les choses auraient pu être pires encore, — elle se l’avouait.

— Est-ce sir Lionel Bertram ? dit mademoiselle Pénélope.

— Ah ! je vois que vous savez à quoi vous en tenir sur les hommes de Littlebath, mademoiselle Gauntlet. Vous avez raison : c’est sir Lionel. Voilà un triomphe, j’espère !

— Et vous l’avez refusé ? reprit mademoiselle Pénélope.

— Sans doute. Est-ce que vous croyez, par hasard, que je l’aurais accepté ?