Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/268

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

devenue contraire, avait tout de suite abandonné la partie. Elle s’était crue un instant une habile joueuse, mais elle avait bien vite reconnu sa faiblesse, et elle avait jeté les cartes, sans même essayer de lutter. Sir Henry était d’une autre trempe, et plus lent à se décourager : il se dit qu’il tenterait encore la fortune. À vrai dire, son enjeu était trop gros pour qu’il pût se permettre de l’abandonner si facilement.

Donc, avec un certain effort, il secoua son accablement, fit sa toilette, dîna en ville et se rendit comme à l’ordinaire à la Chambre. Avant la fin de la soirée, sir Henry Harcourt se retrouva de nouveau le solliciteur général heureux et prospère, le favori de la fortune, l’homme marquant du jour et une des espérances politiques de l’avenir.