Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/302

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ayant le bébé sur un bras, tandis que de l’autre il aidait la dame à gagner l’échelle du bord.

— Une bonne saucée, dit madame Cox avec un rire joyeux, au moment où une vague vint se briser contre eux en les couvrant d’écume. — Et je l’ai, ma foi ! et bien conditionnée encore. Ha ! ha, Prenez garde à Bébé, avant tout ; et si elle tombe à l’eau, suivez-la. Puis, avec un autre petit carillon de rires argentins, elle monta lestement, à l’échelle et Bertram la suivit avec le bébé.

— Comme elle est étourdie ! dit madame Price en tournant ses doux yeux vers le pauvre Arthur Wilkinson. Oh ! mon Dieu, mon Dieu ! je suis sûre que je vais me noyer. Tenez-moi donc. Arthur Wilkinson non-seulement la tint, mais la porta jusque sur le vaisseau. Pendant qu’il était ainsi occupé, son esprit lui représenta l’image d’Adela Gauntlet, mais ses bras et ses jambes n’en furent pas moins au service de madame Price.

— Et maintenant, occupez-vous de nous assurer des places à la table, dit madame Cox ; vous n’avez pas un moment à perdre. Et rappelez-vous, monsieur Bertram, que je ne veux pas être assise à côté du major Biffin. Et, pour l’amour de Dieu, ne nous mettez pas auprès de cet animal de Mac Gramm ! Bertram descendit, donc au salon pour placer leurs cartes aux places qu’ils devaient occuper à dîner. — Deux à deux, en face les uns des autres, lui cria encore madame Cox comme il s’éloignait. Elle avait une voix singulièrement douce et un accent à la fois attendri et joyeux qui, joints à sa